LaChinerenforcesaluttecontreleCOVID19alorsquelleaenregistré70000caslocauxdepuismars
Source : French.china.org.cn
Date de publication : 2022-03-31 22:03
Depuis le 1er mars, la Chine a enregistré plus de 70000 cas de COVID-19 transmis localement, principalement causés par le très contagieux variant Omicron et son sous-variant, avec 28 régions de niveau provincial touchées. Des épidémiologistes ont déclaré quune augmentation aussi rapide des cas dans ce court laps de temps indiquait la difficulté de dompter rapidement cette vague et de ramener le pays à un état de « zéro-COVID », comme cela a été le cas avec les vagues précédentes.
Pourtant, la flambée d’infections, avec peu de cas graves et seulement deux décès résultant de conditions sous-jacentes mais pas directement du COVID-19, offre à la Chine loccasion dexplorer les moyens de sortir de la pandémie, ont affirmé des épidémiologistes. Ils ont indiqué estimer que lexpérience accumulée au cours de cette épidémie ouvrira la voie à la future sortie de la Chine du COVID, bien quil reste encore des lacunes à combler dans la réponse du pays avant un nouvel assouplissement des restrictions actuelles.
La ville de Shenzhen, surnommée la « Silicon Valley » chinoise située dans la province du Guangdong (sud), le centre financier qu’est la ville de Shanghai (est), ainsi que la province du Jilin (nord-est) sont les derniers points chauds durement touchés par le coronavirus. Lundi, Shanghai avait signalé plus de 20000 cas. Dimanche, la ville a annoncé un verrouillage de la ville en deux étapes, avec des tests de masse à effectuer dans les deux moitiés de la ville, séparées par la rivière Huangpu, visant à éradiquer les infections.
Shanghai a également déployé mardi une série de politiques telles que loctroi de subventions aux petites entreprises et des politiques fiscales préférentielles. Les autorités de la ville se sont engagées à maintenir un fonctionnement sûr des marchés financiers pour garantir que lun des moteurs financiers de la Chine ne soit pas stoppé, même face aux restrictions liées au COVID-19. Elles ont également encouragé limportation de nouveaux vaccins et médicaments contre le COVID-19, a rapporté le portail dinformation The Paper. Aucun autre détail na été fourni sur les médicaments ou les vaccins auxquels elles faisaient référence.
Des responsables de la province du Jilin, qui est déjà bouclée depuis près de deux semaines, ont déclaré avoir lancé lundi le « dernier siège » contre lépidémie, estimant que la victoire était proche. Le Jilin a enregistré plus de 30000 cas depuis mars. Il y a eu 1055 cas confirmés et 812 cas asymptomatiques signalés au Jilin lundi.
La grave propagation virale au Jilin a attiré les critiques de résidents qui se sont plaint en ligne concernant des pénuries alimentaires. Des responsables de Changchun, chef-lieu du Jilin, ont présenté mardi leurs excuses aux habitants pour les difficultés dachat de nourriture et ont promis que 1000 tonnes de nourriture seraient livrées quotidiennement à Changchun pour remédier à la situation.
Shenzhen s’est rapidement rétablie depuis la dernière épidémie, avec des mesures strictes en place. Le hub technologique a annoncé dimanche la reprise de la vie et du travail normaux après avoir « appuyé sur le bouton pause » pendant une semaine pour endiguer la propagation du COVID-19.
« Il est peu probable que la Chine voit une période où il ny aura aucun cas pendant longtemps, comme ce fut le cas auparavant […] Mais dans certains endroits où des infections ont fait surface et ont été repérées rapidement, éliminer tous les cas est encore réalisable aux premiers stades d’une épidémie », a soutenu au Global Times un expert du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC Chine) qui a requis lanonymat, attribuant la nouvelle réalité au variant hautement contagieux et aux infections sporadiques répandues dans le pays.
Il a noté que dans un proche avenir, les villes sefforceront de maintenir un faible niveau dinfections, ce qui ne surchargera pas leurs systèmes médicaux, et essaieront de prévenir les cas graves ou les décès causés par le COVID-19.
Zeng Guang, ancien épidémiologiste en chef du CDC Chine, a déclaré que la Chine était désormais engagée dans une « bataille acharnée » contre le coronavirus alors que les cas saccumulent. « Mais heureusement, nous navons pas encore de décès directement causés par le virus dans la nouvelle flambée », a affirmé M. Zeng, notant quen respectant le principe de la politique « zéro-COVID » dynamique, il est temps pour le pays dexplorer les moyens de faire face à des flambées à grande échelle.
Shanghai, qui est fière de sa précédente gestion « précise » du COVID-19, a changé de cap dimanche soir avec une décision soudaine de mettre en œuvre un verrouillage en deux étapes et des tests de masse dans la métropole qui compte près de 24 millions dhabitants. Les experts ont souligné que la gestion antérieure de la ville sétait récemment heurtée à certains obstacles, tels que des plaintes en ligne concernant des difficultés à obtenir de la nourriture. Une infirmière souffrant dune crise dasthme est décédée la semaine dernière après sêtre vu refuser laccès aux urgences, fermées pour désinfection en vertu des restrictions contre le COVID-19.
Un article de Zhang Zuofeng, professeur dépidémiologie et doyen associé de la recherche à lÉcole de santé publique de lUniversité de Californie, a été largement diffusé sur les réseaux sociaux chinois ces derniers jours. M. Zhang a conseillé de peaufiner davantage le « playbook » de la Chine contre le COVID-19, notamment en autorisant la quarantaine à domicile pour les patients présentant des symptômes légers et en évitant lisolement obligatoire et les tests de masse.
Lexpert anonyme du CDC Chine a déclaré quil avait tenu des discussions avec des experts de la santé de Shanghai sur la quarantaine à domicile lorsque le système médical de la ville a récemment ressenti le poids de la flambée des cas, mais il a écarté cette possibilité. Selon lui, « la quarantaine à domicile nest un choix que par nécessité, lorsque les installations médicales et disolement sont épuisées », avançant que « ce nest quen rassemblant tous les cas positifs que la société pourra éliminer tous les cas rapidement ».
« Lauto-isolement propagera davantage linfection et il est difficile à gérer sur le plan social », a-t-il prétendu.
La quarantaine à domicile est une politique adoptée par de nombreux pays pour assouplir les contrôles contre le COVID-19. Par exemple, lorsque la plupart des cas infectés nont signalé aucun symptôme ou des symptômes légers, Singapour a annoncé en septembre 2021 lextension de son programme de récupération à domicile, pour permettre à davantage de personnes infectées de sauto-isoler et de prendre les précautions sanitaires nécessaires à la maison, avec un support de surveillance par télésanté.
Faisant écho à l’opinion de lexpert anonyme, M. Zeng a déclaré également estimer quil est prématuré pour la Chine dautoriser lauto-quarantaine des personnes présentant des symptômes bénins. « De nombreux pays ont déjà développé une immunité [parmi les populations] car leurs taux dinfection étaient très élevés. Nous devons voir si la société peut tolérer un tel assouplissement des politiques contre le COVID-19. »
Larticle de Zhang Zuofeng a suscité des débats houleux en ligne et a rencontré l’opposition de certains internautes. Un utilisateur de Sina Weibo a déclaré : « Je ne suis pas daccord avec lauto-quarantaine », car selon lui « un cas peut déclencher une infection par aérosol et affecter lensemble du bâtiment ».
Comment sortir du COVID
La Chine a précédemment modifié son « playbook » contre le COVID-19 pour permettre aux patients présentant des symptômes légers dentrer en quarantaine collective au lieu dêtre hospitalisés, et a abaissé les critères pour autoriser la sortie des patients de lhôpital.
M. Zeng a déclaré penser quun nouvel assouplissement des restrictions saccompagne de conditions, et la première consiste à augmenter le faible taux de vaccination parmi le groupe des personnes âgées vulnérables.
Des statistiques récentes montrent que plus de 212 millions des 267 millions de personnes du pays âgées de plus de 60 ans sont entièrement vaccinées avec au moins deux doses. Au total, 86,6% des personnes âgées de 60 à 69 ans ont été entièrement vaccinées, mais seulement 50,7% des personnes âgées de 80 ans et plus ont été entièrement vaccinées.
Hong Kong est confronté au même dilemme, avec seulement environ un tiers des personnes âgées de plus de 80 ans entièrement vaccinées. Ainsi, la ville a signalé un taux de mortalité élevé en raison de la propagation du variant Omicron, et 90% des décès sont survenus chez des personnes qui n’étaient pas complètement vaccinées.
« Lurgence de vacciner les personnes âgées a été négligée à Hong Kong et sur la partie continentale de la Chine dans le passé, car ce groupe a été bien protégé par nos politiques “zéro-COVID” », a affirmé M. Zeng, notant que cette vague pourrait servir de signal dalarme pour personnes âgées afin d’accélérer la vaccination.
Sexprimant lors dune conférence de presse lundi, Wang Huaqing, immunologiste en chef au CDC Chine, a noté quil ny avait pas de limite dâge maximum pour recevoir le vaccin contre le COVID-19. Toute personne âgée de plus de 3 ans peut recevoir le vaccin et selon les observations, les risques que les personnes âgées de plus de 60 ans souffrent deffets indésirables sont plus faibles que dans les autres groupes dâge.
Les villes du pays déploient également des politiques pour accélérer le taux de vaccination des personnes âgées, telles que des équipes mobiles de vaccination et même des visites à domicile. Un supermarché de Beijing distribue gratuitement de lhuile de cuisine et de la farine pour inciter les personnes âgées de plus de 60 ans à se faire vacciner.
Des épidémiologistes pensent quune autre condition est de préparer le système de santé à un grand nombre de cas.
En janvier de cette année, Zhang Wenhong, qui dirige le groupe dexperts de Shanghai sur le COVID-19, a remis une proposition écrite au gouvernement municipal de Shanghai, avertissant la ville de se préparer à ce que les épidémies de COVID-19 deviennent 5 à 10 fois plus importantes. Les hôpitaux devraient organiser des exercices pour un tel scénario, renforcer le système de traitement, et le système médical de base devrait être préparé, avait-il déclaré.
Une employée médicale de Chongqing a indiqué au Global Times que depuis le début de la pandémie en 2020, son hôpital a préparé des plans pour les tests de masse, lisolement et le traitement en cas de recrudescence des cas de COVID-19.
Si le système médical nest pas prêt, lassouplissement des restrictions liées au COVID-19 sera un énorme désastre, a souligné M. Zeng.